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" Je suis assez engagé du côté du féminisme et intellectuellement héritier du féminisme qu'on appelle radical et matérialiste. Cependant, le féminisme est le mouvement des femmes. Je suis donc un garçon proféministe. Il existe d'ailleurs un mouvement européen des hommes proféministes ".
Je ne connais pas ce mouvement, mais OK pour " proféministe, radical, matérialiste ". Ne manque-t’il pas " dialectique " ?
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" Si l'on considère que le sexisme est toute action générant (c'est-à-dire produisant) de la différence sociale entre les garçons et les filles, il y a lieu de "dé-générer" ces différences ".
Faut il " dé-générer " toutes les différences ? Est-ce que ce ne serait pas une erreur dialectique ? Toutes les différences sont elles de même nature ?
" Il est évident qu'il y a derrière cette proposition l'idée que les différences aujourd'hui constatées entre les hommes et les femmes sont produites par des constructions sociales et non un quelconque produit biologique "
Je pense que ni l’une ni l’autre de ces deux hypothèses n’est suffisantes. Je pense que les hommes exploitent les femmes (et que cela est très visible et scandaleux), mais je pense aussi que les hommes et les femmes ont des qualités complémentaires. Donc les causalités sous jacentes pertinentes pour expliquer les différences et les traiter intelligemment sont à la fois sociales et biologiques.
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" Ce "les hommes sont" et ce "les femmes sont", ce n'est plus seulement le genre mais c'est aussi le sexe "
Je pense, contrairement à l’auteur du texte, que cela est vrai.
" Ce qui est en cause n'est pas seulement le genre mais aussi le sexe qui, si on y regarde de plus près, n'est pas d'abord sexe mais d'abord genre. Pour le dire autrement, c'est le genre qui construit le sexe "
Je ne le crois pas
" Et toute l'analyse historique du rapport à la question du sexe biologique montre quoi ? La biologie, et la lecture qui est donnée de faits de nature, a toujours été au service des représentations sociales du monde construites dans des rapports sociaux "
Ceci est faux, cela conduit à l’idéologie erronée de contradiction entre " science bourgeoise et science prolétarienne ", à l’origine du scandale Lyssenko.
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Il existe deux sortes de contradictions dialectiques.
Les unes sont " antagoniques ", comme " exploitation capitaliste ", et alors la "sortie vers le plus humain" consiste en l’élimination d’un des deux pôles de la contradiction par l’autre.
Les autres sont " non-antagoniques ", comme " exploitation des femmes par les hommes ", et alors la "sortie vers le plus humain" consiste en la découverte, la compréhension réciproque, l’utilisation intelligente, de la complémentarité fonctionnelle entre les deux pôles de la contradiction.
Je reconnais que je suis ici outrageusement schématique.
J’ai cité , en annexe dans mon livre sur Internet, un texte très sensible de Karine sur ce thème :
http://perso.orange.fr/philippe.gascuel/revotous.htm
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Philippe Gascuel