Voici ce que BROOKS semble avoir dit : "Le « masculinisme » est le mot dégradant inventé par des féministes d’ici pour désigner ce qu’elles répudient." Je maintiens donc mon observation : "Tout cela ressemble malheureusement à une énième tentative de désappropriation du mouvement politique des femmes par les hommes." Justifier mon propos ? Le féminisme est un mouvement politique des oppressées contre leurs oppresseurs ; ne pas considérer cela comme ça, c'est une tentative de désappropriation ou de dépolitisation de la question des rapports hommes-femmes.
Mais s'il n'y avait que ça... Mais non, ce que BUBULLE me rétorque ne fait que me conforter dans l'analyse précédente. Puisque, encore une fois, voici ce que dit BROOKS : "Pour moi, le masculisme est une cause tout aussi noble que le féminisme puisque l’un définit l’autre et répond à des besoins équivalents en matière d’identification sexuelle." C'est à dire que cette question "d'identitfication sexuelle" est centrale. Or que me dit BUBULLE pour croire prendre la défense du masculisme : "moi aussi je ne suis pas trop d'accord sur les "besoins équivalents en matière d’identification sexuelle". "... alors que c'est central.
Si le masculisme se veut le pendant du féminisme, le masculisme est alors bien le mouvement politique des oppresseurs contre les oppressées. Alors oui, si des hommes veulent travailler sur les rapports hommes-femmes dans une approche matérialiste et désaliénante, il y a possibilité de le faire, mais il ne faut pas se tromper de débat. On peut retenir ce que dit DUBULLE : "Les hommes ont eux aussi leurs difficultés : imposition du "rôle" traditionnel de l'homme (fort, courageux, qui fait les guerres, etc), " Mais ce rôle n'est rien d'autre que le prix à payer du système de domination mis en place et maintenu par le groupe social que constituent les hommes.
A titre d'exemple, il peut aussi y avoir des patrons à qui ça coûte moralement d'extorquer le travail de ses salarié-e-s, mais ça ne modifie pas son appartenance à un groupe social qui en exploite un autre et pour lesquels les intérêts sont antagoniques. Il y a de "braves patrons" et il y a de "braves mecs", mais la question sociale posée n'est pas celle de savoir s'ils appartiennent à la classe des "braves" ou des "connards" mais celle de savoir quelle est leur place dans un système social.